Freya Ridings : « Écrire ce n’est pas penser, c’est ressentir. »

Impossible de passer à côté de son single Castles qui est sur toutes nos ondes radio ! Nous avons eu le plaisir de rencontrer Freya Ridings. La chanteuse britannique nous a parlé de son album, de tournées et d’Adele :

Bonjour et bienvenue à Paris ! Tu es ici pour nous parler de ton album Freya Ridings. Commençons par le titre, pourquoi as-tu choisis un titre éponyme ?

J’ai choisi de nommer l’album après mon nom car j’ai écris ces chansons sur beaucoup d’années différentes. Il regroupe les amours et chagrins des cinq dernières années de ma vie. Le prochain album sera écrit sur une période plus restreinte et aura un axe plus unique. Celui-ci traite de la solitude après une rupture et de renaître de ses cendres, la seule chose que toutes les chansons ont en commun, c’est moi, d’où le titre. Et beaucoup d’artistes que j’adore ont un album éponyme comme premier album.

Cet album est ton premier album studio mais tu as sorti des albums live auparavant. 

Oui ! Ca semble rendre certaines personnes confuses parce que d’habitude, un artiste attendrait et garderait ses chansons pour sortir un album studio en premier. Mais pour moi, vu que j’ai un lien fort avec mes fans, je voulais partager mes chansons avec eux tôt. Et j’adore les live, c’est authentique.

On retrouve des chansons qui étaient déjà sur tes albums lives dans ton album studio. Est-ce que ces chansons te parlent toujours ? 

Je voulais mettre sur mon album studio les chansons dont je suis toujours fière. Et oui elles parlent encore énormément. Elles sont comme des amitiés, elles évoluent avec le temps. C’est quelque chose de spécial parce que je les chante, je me rappelle ce que c’était de les jouer il y a trois ans. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir les chanter pour un public, je prends donc du recul et je remercie ces chansons pour m’avoir permis de faire ce que j’aime tous les jours.

Freya 1
© Feel The Vibe

Un premier album est une façon de se présenter en tant qu’artiste. Que voulais-tu partager à travers cet opus ?

Vu que j’ai écrit ces chansons quand j’étais seule et avec le cœur brisé, je ne m’attendais pas à ce que d’autres personnes les écoutent. Quand j’enregistrais l’album, je m’étais faite à l’idée que des gens allaient l’entendre et je voulais garder ce côté intime, honnête et vulnérable tout en faisant allusion au futur qui ne consiste pas qu’à être coincé dans cette solitude et ce chagrin. Il s’agit de se relever et de devenir plus fort grâce à la douleur. Comme un phoenix.

On retrouve cette idée de phoenix avec la couverture de l’album et aussi avec l’alternance de ballades et de chansons plus rythmées. 

Ce sont deux mondes qui se rencontrent. Sur la moitié des chansons, j’étais une personne différente, j’étais très mélancolique à propos de l’amour et de la vie et je n’étais pas sûre de faire les choses bien. La deuxième moitié ce sont les chansons où j’étais en feu et que je sentais pouvoir réussir. C’est une reconstruction de sa vie, de qui on veut devenir, d’être authentique. Donc il y a cette mélancolie mélangée à une euphorie dans le même album.

Tu parles beaucoup de piano, pourquoi est-ce un instrument important pour toi ? 

Le piano est comme un ami. Petite, je n’avais pas beaucoup d’amis à l’école. J’étais très proche de ma famille mais à l’école, j’étais différente et je me suis sentie hyper isolée et exclue pendant toute ma scolarité. C’était vraiment dur parce que j’adore les gens ! La salle de piano était le seul endroit où je pouvais exprimer qui j’étais vraiment. Quand je m’assois derrière un piano, je me sens chez moi; peu importe où se trouve le piano, dans une gare à Londres ou à Los Angeles, sur scène devant des milliers de personnes. C’est très intime et libérateur. Le piano est mon thérapeute.

Tu as écrit toutes les chansons de l’album. Peux-tu nous donner un aperçu de ce qu’il se passe dans ta tête quand tu écris ?

Je n’ai jamais de stylo à la main. Avec l’écriture, tout est captivant : un mouvement, un sentiment, une situation; en particulier dans une relation. Je suis très passionnée par les dynamiques d’une relation. Donc si quelque chose tourne mal ou si je sens cette distance grandir, pour moi, pouvoir me tourner vers le piano ou la guitare et de simplement chanter à ce sujet donne du sens à tout ça. Je ferme les yeux quand j’écris, pour laisser parler mon subconscient. Écrire ce n’est pas penser, c’est ressentir. A l’instant où tu réfléchis, c’est perdu. Tu dois laisser ton subconscient parler et sortir tout ce qu’il ressent, puis y revenir et faire une sélection. Comme les mémos vocaux sur mon téléphone, je les passe en revue, je choisis mes préférés et ils deviennent des chansons.

Freya 4
© Feel The Vibe

Tu es également partie en tournée. Quelle atmosphère veux-tu créer à tes concerts ? A quoi peut-on s’attendre ?

Je pense qu’après avoir écouté l’album, les gens s’attendent à ce que mes spectacles soient simple : juste moi et mon piano. Mais il y a de la guitare électrique, de la batterie, des chœurs. J’aime que ce soit une fête, comme si on avait traversé ce chagrin ensemble et qu’on va le surmonter. C’est un mélange de pleurs et de danse. Quand tu vas un concert, tu veux un spectacle. Si je chante mes chansons toute seule, le public va s’ennuyer. Je veux que les personnes qui connaissent déjà les chansons puissent les chanter d’une nouvelle façon, d’une manière explosive.

Si tu devais donner à quelqu’un une raison pour qu’il vienne à ton concert, que lui dirais-tu ?

Honnêtement, je n’y ai jamais réfléchi car je ne pensais pas que quelqu’un voudrait venir. Au début, quand les gens arrivaient à mes concerts, j’étais un peu choquée. Mais je dirais que vous allez avoir l’impression d’être entouré de gens qui vous aiment. Je peux entrer dans une pièce remplie de gens que je n’ai jamais rencontrés et sentir que j’ai déjà quelque chose en commun avec eux. C’est ce qui est génial avec les concerts, on se rassemble et on chante ensemble. On peut chanter cette chanson qu’on a écoutée pendant une période sombre et se sentir uni avec les personnes qui nous entourent, comme une communauté.

On te compare à Adele, Florence and the Machine, on te décrit comme la prochaine grande voix britannique etc… Quel est ton ressenti face à ces retours ?

Adele et Florence sont mes idoles donc pour moi, juste être dans la même phrase qu’elles est énorme. Ce sont elles qui m’ont inspiré à écrire, chanter, jouer. Je les adore. C’est un réel honneur mais aussi beaucoup de pression. Je ne veux pas décevoir et en même temps, je dois me mettre des œillères et faire la musique dont je suis fière. Si ça ne plait pas, tant pis.

Quand on a autant de pression avec des retours très positifs et de grandes attentes, ça peut être déstabilisant, surtout quand on enregistre son premier album.

Exactement ! Je suis chanceuse d’avoir écrit la majorité des chansons avant tout ça, j’aurais vraiment eu la trouille sinon. A côté de ses retours incroyables, c’est génial d’avoir des fans qui sont enthousiastes pour de nouvelles musiques et qui veulent venir à mes concerts. On ne peut pas mettre ça en bouteille, c’est une étincelle de magie qui n’arrive qu’une fois dans une vie. On est un artiste émergent qu’une fois, si on a de la chance donc j’en profite au maximum. Il y a eu beaucoup de premières fois : premier festival, première radio, première télé, c’est de plus en plus fou !

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour le futur ? As-tu un objectif particulier dans ta carrière ?

Après avoir vu des films géniaux avec des bandes-son incroyables, écrire une chanson pour un film serait l’un de mes plus grands rêves.

Freya 2
© Feel The Vibe

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s