Set It Off : « Il n’est pas acceptable d’être autant en colère »

Après la sortie de leur album Midnight en février, Set It Off sont actuellement en tournée mondiale. Le groupe, composé de Cody Carson, Maxx Danziger, Zach DeWall et Dan Clermont, s’est arrêté à Paris pour donner au public un concert enflammé au Backstage By The Mill ! Avant le concert, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Cody Carson, le chanteur du groupe.

© Mac Praed

Votre dernier album Midnight est sorti en février. Nous avons l’impression qu’il est comme l’enfant de vos précédents albums, on les retrouve tous dedans. Quels étaient vos buts avec cet opus ? Aviez-vous une idée précise de ce que vous vouliez faire ?

Cody Carson : Nous pensons la même chose ! Un des buts était de trouver un bon équilibre entre tout ce que nous avions fait jusqu’ici. L’objectif premier était de mettre les instruments organiques en avant. Nous voulions reprendre les choses qui marchaient bien pour nous et nous assurer qu’elles étaient toutes présentes. Par instruments organiques, j’entends la batterie et les guitares. On voulait qu’on les entende. Dans le dernier album, elles étaient là mais elles étaient mixées très basses donc on ne les entendait pas tant que ça.

Vous décrivez Midnight comme un nouvel départ pour Set It Off, quels sont donc vos objectifs pour le futur ? À quoi peut-on s’attendre ?

Cody : Beaucoup de tournées ! Je pense que vous allez beaucoup nous voir partout, ce qui est bien pour nous. Au final, nos objectifs sont simplement d’avoir du succès et que notre musique atteigne le plus de monde possible. Je ne pense pas que je puisse en demander plus.

Midnight a rencontré un franc succès. L’album a été n°1 sur le classement alternatif et a reçu 1 million de streams en deux jours. Est-ce que vous vous y attendiez ?

Cody : Honnêtement, non. Je ne savais pas à quoi m’attendre mais je ne m’attendais pas à ça ! Ce n’est pas que je n’avais pas foi en nous, mais pour être complètement honnête, nous avions fait un petit pas en arrière avec le dernier album (Upside Down). Ce n’est pas notre album le plus réussi, pas par rapport aux chiffres qui étaient bons, mais par rapport à notre ressenti et notre connexion à l’album. Nous ne savions pas à quoi s’attendre mais avoir ce retour, c’est comme si nous n’étions jamais partis. C’est bon d’être de retour !

Votre logo a également changé, c’est maintenant un sablier. Quelle est la signification de ce symbole ?

Cody : C’est en partie un clin d’œil à notre fanbase mais aussi le signe d’une nouvelle ère. Maxx (le batteur du groupe) regardait notre diamant (l’ancien symbole) et jouait avec. Il l’a renversé et a fait en sorte que ça ressemble à un sablier. Il n’y a pas si longtemps, nous avons fait un livestream sur Youtube où nous avions écrit une chanson avec les fans. Nous avons appelé la chanson Hourglass Love. On voulait la sortir mais légalement ça aurait été un cauchemar. Il aurait fallu trouver chacune des personnes impliquées dans l’écriture et la composition. C’était impossible donc nous avons voulu leur faire un clin d’œilavec le nouveau symbole du groupe. Le sablier est aussi devenu quelque part le thème et le fil conducteur des chansons, le temps passe et il faut vraiment apprécier chaque seconde que l’on a.

La couleur bleue a-t-elle une signification particulière pour vous ? L’esthétique de vos deux précédents albums, Duality et Upside Down, tournait autour du bleu. Tout comme Midnight.

Cody : Quand on commençait à travailler sur l’album Duality, nous étions en train de comprendre le marketing donc nous avons voulu créer un logo. C’est ce que nous avons fait avec le diamant et nous voulions aussi avoir un thème de couleurs. Le bleu s’est démarqué pour nous – et c’est aussi ma couleur préférée. Pour Midnight, c’est un bleu mais c’est un bleu beaucoup plus foncé – il s’appelle même Midnight Blue (bleu de minuit). Nous avons choisi cette couleur parce que nous voulions prendre le son des disques précédents et l’assombrir. Nous sommes donc passés d’une pochette très blanche à une pochette très sombre et noire.

On entend une chorale gospel dans Happy All The Time. Est-ce qu’il y a autre chose, un instrument, que vous aimeriez intégrer un jour dans une de vos chansons ?

Cody : Je dirais un orgue. C’est dur de choisir parce que nous avons déjà fait beaucoup de choses. On a travaillé avec un chœur de chambre, des cuivres, des instruments à vent. Il y aura toujours quelque chose qu’on voudra tenter mais on ne veut rien forcer. Ce n’est pas parce que j’aime les cornemuses que je dois en mettre dans une chanson. (rires)

Parfois, on n’a pas les moyens alors on utilise des instruments synthétiques, comme un clavier. Quand on commençait, on ne pouvait pas se permettre financièrement d’avoir une chorale. On en voulait une depuis Why Worry. Les « Whys », nous voulions qu’ils soient chantés par une chorale mais on ne pouvait pas donc c’est juste moi et moi et moi. (rires) La chorale dans Happy All The Time est la première avec laquelle nous avons pu travailler. Ils ont été géniaux et ont hissé la chanson à un autre niveau.

Tu as co-écrit toutes les chansons de Midnight. Est-ce que parfois tu te fixes des limites dans ton écriture si c’est trop personnel ?

Cody : Non ! L’écriture doit être personnelle. C’est très important pour nous car sinon tu perds ton authenticité. On a écrit avec certaines personnes et amis proches qui nous ont dit « Allez mec, pense hey nanana hey hey au revoir, pourquoi tu te casses la tête avec des paroles ? » , mais ce n’est pas nous. Jamais nous n’écrirons des paroles vides de sens.

Une certaine colère se dégage de vos chansons. Est-ce que tu dirais que c’est thérapeutique d’écrire et d’interpréter ces chansons ?

Cody : Oui, totalement ! C’est thérapeutique de les interpréter, de les enregistrer, de les écrire. Tout le processus est génial parce que, dans notre société, il n’est généralement pas acceptable d’être autant en colère. La seule occasion d’extérioriser tout ça, c’est en chanson. Je dirais qu’avec les émotions, le bonheur est le plus acceptable, la tristesse est au milieu mais la colère est tout en dessous. Si vous voyez quelqu’un pleurer, vous vous dites « ok, c’est normal » mais si vous voyez quelqu’un s’énerver, retourner des tables etc.. vous pensez « tu devrais te canaliser ou trouver d’autres moyens pour te défouler ». Du coup, les personnes qui nous ont causées du tort se retrouvent dans nos chansons. (rires)

Est-ce que ces personnes savent que vous avez écrit une chanson sur elles ?

Cody : J’aime penser que oui. Concrètement, je dis tout dans la chanson sauf le prénom. En particulier dans Hypnotized, j’ai été très direct.

Vous parlez publiquement d’anxiété et de santé mentale. Avez-vous hésité à montrer ce côté « vulnérable » ?

Cody : Non. C’est facile pour moi. Avant, j’avais peur de montrer mes émotions et d’être jugé. Aujourd’hui, je m’en fous. Je préfère avoir l’air idiot en étant moi-même qu’avoir l’air cool en prétendant d’être quelqu’un d’autre, quelqu’un que je pense qu’on veut que je sois. Au moins, je peux dormir tranquille en sachant que j’ai été moi-même. Au final, tout le monde a de l’anxiété sociale. Certaines personnes sont juste meilleures à la gérer. C’est intéressant de voir comme nous sommes tous semblables.

Vous fêtez les 10 ans du groupe cette année ! Quels sont tes meilleurs souvenirs ?

Cody : Il y en a beaucoup ! Un moment important, et récent, a été de vendre tous les tickets de cette tournée (The Midnight Tour Part 2) avant qu’elle ne commence. Avoir été le dernier groupe a joué au Orlando Wrapped Tour était marquant aussi. Je me souviendrai toujours de la première fois où nous avons joué dans une arena. La nourriture était vraiment super ! Ça nous a rappelé certains mauvais moments. Une fois, on jouait dans une toute petite salle et c’était le bar d’à côté qui s’occupait de la restauration. Le bar nous a donnés, et je suis très sérieux, des saucisses à moitié cuites, du pain à hot dog et de l’eau. C’était infect. Donc, là, on était dans une arena, on faisait la première partie de Simple Plan et il y avait des chefs cuisiniers ! On était émerveillés. Et un des moments importants pour le groupe a été d’avoir un album classé #1 mais ça, j’ai encore du mal à réaliser !

Qu’est-ce que vous auriez fait différemment si vous entriez dans l’industrie de la musique aujourd’hui ?

Cody : Si nous avions les connaissances qu’on a aujourd’hui, nous aurions écrit de meilleures chansons dès le départ. Je pense que Midnight aurait été notre premier album, ça aurait été l’idéal pour commencer notre carrière. Mais ce n’est pas une opportunité que l’on a quand on débute et c’est bien. Nous avons beaucoup appris et grandi au cours de ces années et albums. Nous avons appris à apprécier notre parcours parce que je suis convaincu que si votre trajectoire monte à 90°, vous redescendez à 90° peu de temps après. Alors que si votre parcours est lent et fructueux, vous créez des fondations solides qui ne s’effacent pas du jour au lendemain. Je suis donc très reconnaissant du temps qu’il nous a fallu pour arriver là où nous sommes aujourd’hui.

Pour finir, peux-tu associer chaque membre du groupe à une chanson de Midnight ?

Cody : Dan serait Raise No Fool. Zach, Hourglass. Je serais Different Songs ou Unopened Windows. Maxx, je veux lui donner Lonely Dance parce qu’est-ce qu’il dort ! Ses siestes sont sacrées. (rires)

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